RECHERCHE

« Plus qu’un ensemble,
la CAPELLA SANCTÆ CRUCIS
est un projet de sauvetage d’un riche patrimoine musical méconnu.
Chaque concert
est une nouvelle découverte
de véritables cathédrales sonores endormies dans les archives portugaises. Chaque programme
est une nouvelle page
de son Histoire de la Musique. »

Chaque programme de la CAPELLA SANCTÆ CRUCIS est le résultat d’un long travail de recherches, d’études et de transcriptions de sources majoritairement inédites. Ces recherches s’inscrivent dans un vaste projet multidisciplinaire développé au Centre d’Etudes Classiques et Humanistiques (CECH) de l’Université de Coimbra au Portugal autour du patrimoine musical conservé dans cette institution – le projet Mundos e Fundos de l’Université de Coimbra.

Les sources musicales interprétées proviennent de la Bibliothèque Générale de l’Université de Coimbra, à qui l’on doit l’un des fonds musicaux les plus importants d’Europe.
La collection impressionnante, composée de dizaines de manuscrits et d’imprimés, ouvre la voie de la redécouverte de la florissante institution monastique de Santa Cruz de Coimbra. Cette institution, maison-mère de l’Ordre des Chanoines Réguliers de Saint Augustin et important centre d’influence politique et culturelle depuis la fondation du royaume du Portugal au XIIe siècle, a en effet développé une activité musicale intense, notamment aux XVIe et XVIIe siècles.

A l’origine, la CAPELLA SANCTÆ CRUCIS est fondée comme un véritable laboratoire musical dans le cadre du projet de Doctorat de Tiago Simas Freire (2012-2017), en cotutelle internationale entre l’Université de Coimbra et le CNSMD de Lyon en partenariat avec l’Université de Lyon. Après l’obtention du titre de docteur en Musique et Musicologie, Tiago Simas Freire poursuit et intensifie ses recherches avec exigence et innovation en tant qu’actif chercheur collaborateur de l‘Université de Coimbra.

Devant l’ampleur des archives musicales qu’il reste à étudier, le projet de la Capella Sanctae Crucis ouvrent de nouvelles perspectives dans l’Histoire de la Musique et, à travers le partage avec le public, fait découvrir un patrimoine oublié qui évoque la liberté, la beauté et l’ouverture…

LE MONASTÈRE DE SANTA CRUZ

Aux XVIe et XVIIe siècles un des principaux centres artistiques et culturels du royaume du Portugal est la ville de Coimbra, et notamment son monastère dit de Santa Cruz, placé au niveau des plus développés centres musicaux européens.

Cette Maison-mère de la congrégation de l’ordre de la règle de Saint Augustin développe une extraordinaire tradition musicale au sein de ses activités humanistes, de ses solennités ecclésiastiques et de ses cérémonies sacro-profanes, tout comme dans son exigence pédagogique d’excellence. En effet l’un des fonds de musique manuscrite des XVIe et XVIIe siècles les plus riches d’Europe, conservés jusqu’à nos jours, a très probablement appartenu au monastère de Santa Cruz de Coimbra. 
Balançant entre le partenariat et la rivalité avec l’université de la ville, la maison mère des chanoines de la Règle de Saint-Augustin semble avoir été pratiquement depuis sa création, un centre national d’influence politique et culturelle avec une excellente qualité musicale.

LE XVIIe SIÈCLE MUSICAL PORTUGAIS

Enclavées entre le « Siècle d’Or » de la polyphonie lusitanienne et un XVIIIe siècle de forte imprégnation italienne, les décennies du seicento portugais ont fait l’objet de peu d’études de la part des chercheurs, certains ayant même quelques lectures dévalorisantes. 

Un des principaux objets d’étude de la CAPELLA SANCTÆ CRUCIS est un ensemble de manuscrits musicaux pratiquement inédits du XVIIe siècle conservé à la Bibliothèque Générale de l’Université de Coimbra.
Ce sont 16 catarpácios – tels qu’on les nomme à l’époque –, qui sont un témoignage extraordinaire de l’activité musicale d’une institution ecclésiastique, très probablement le Monastère de Santa Cruz de Coimbra. Ces manuscrits offrent une grande variété de polyphonie sacrée (responsos, vilancicos, negrillos, chansonetas, ensaladas ; et d’autres pièces destinées à l’espace liturgique), de musique profane (tonos, ensaladas, romances) mais aussi de la musique apparemment instrumentale (concertados, fugas, lições, etc.) et encore quelques extraits, probablement copiés, d’ouvrages de théorie musicale.